Dès le 15 août, le cardinal-archevêque André Vingt-Trois avait manifesté son opposition au mariage homosexuel, appelant à prier «pour que les enfants cessent d'être les objets des désirs
et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l'amour d'un père et d'une mère».
Une position que défendent aussi protestants, orthodoxes, musulmans ou juifs.
Début octobre, la Fédération protestante de France s'élevait contre «la fausse bonne idée du mariage pour tous», son président en faisant
une question «non pas théologique, mais sociale et anthropologique». Soulignant que «l'égalité ce n'est pas l'indifférenciation, le pasteur Claude Baty trouve absurde de remettre en cause ce
qui est depuis toujours le fonctionnement normal de l'humanité, à savoir qu'il faut un homme et une femme pour faire un enfant».
Le président du Conseil français du culte musulman, Mohammed Moussaoui, se demande s'il n'y a pas, au nom de l'égalité revendiquée pour
tous, «une confusion entre l'égalité et la similitude. Deux personnes peuvent être égales mais non semblables, ou être semblables mais non égales».
Pour le Grand rabbin de France Gilles Bernheim, «les arguments invoqués d'égalité, d'amour, de protection ou de droit à l'enfant se
démontent et ne peuvent, à eux seuls, justifier une loi». Il estime que «le droit à l'enfant n'existe ni pour les hétérosexuels ni pour les homosexuels. Aucun couple n'a droit à l'enfant
qu'il désire, au seul motif qu'il le désire. L'enfant n'est pas un objet de droit mais un sujet de droit».
Olivier Wang-Genh, vice-président de l'Union des Bouddhistes de France, souhaite «qu'on réfléchisse aux conséquences qui découlent d'actes
individualistes et égoïstes».